Changement du statut de protection du loup en France : une décision controversée
Dans un communiqué publié le 3 décembre 2024, l’Observatoire du loup a vivement réagi au projet de modification du statut de protection du loup en France, une initiative mise en avant par l’Europe. Le loup passerait de la classification "d'espèce strictement protégée" à "espèce protégée", permettant une évolution des quotas de prélèvements de l'animal et notamment dans les Vosges.
L'association dénonce une mesure jugée défavorable à la biodiversité, rappelant qu’en France, 1 000 loups ont été tués, braconnés ou percutés depuis 2017, avec, selon leurs termes, "la complicité de l’État français".
L’Europe exige toutefois de maintenir l’espèce en bon état de conservation au niveau local, régional et national. Mais, selon l’Observatoire, la politique actuelle de gestion du loup, qu’il qualifie d’inefficace et d’absurde, a des conséquences néfastes.
Parmi celles-ci :
- Une augmentation de 60 % des territoires investis par les loups après chaque tir ;
- Une recrudescence des attaques, notamment sur les bovins dans les Alpes et l’Est de la France ;
- Des tirs parfois mal exécutés, blessant des loups ou visant des chiens ;
- Un braconnage cryptique non évalué par l’Office Français de la Biodiversité (OFB).
L'association pointe également les records français en termes de pertes d’animaux domestiques (ovins, bovins, équins) tués par les loups, tout en soulignant que la multiplication des tirs de destruction en 2024, avec plus de 200 loups abattus, n’a pas permis de stabiliser la situation.
Pour répondre à ces enjeux, l'Observatoire du loup propose la création de pôles techniques départementaux sous la direction des élus locaux. Ces pôles réuniraient des experts spécialisés autour de :
- Comportements des loups ;
- Des chiens de protection ;
- Techniques de clôtures adaptées ;
- Pastoralismes locaux ;
- Communication.
Ces initiatives viseraient à mieux accompagner les éleveurs et à réconcilier protection de la biodiversité et activités agricoles.
Enfin, l’association appelle les ONG nationales à se mobiliser, avec la possibilité d’engager des procédures judiciaires dès 2025 pour dénoncer la gestion actuelle du loup en France.
Face à ces défis, la question de la cohabitation entre les loups, espèce protégée, et les activités humaines reste au cœur des débats dans les territoires ruraux, notamment dans les Vosges.
A.Humbert avec Communiqué de presse
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