Fermeture de la néonatologie à Remiremont : le point de vue d’Ademat-H
Voici le communiqué de presse de l'Association pour la Défense, le Maintien et l’Amélioration de la Maternité et de l'Hôpital (Ademat-H) au sujet de la fermeture jusqu’au 1 octobre de la néonatologie à Remiremont :
Par Décision Ars (2024/0427) La néonatalogie a suspendu son activité du « 25 avril au 6 mai » dans un premier temps, suspension prolongée sans bruit et en catimini jusqu’au 1 octobre 2024.
La décision de prolonger la suspension et la rétrogradation de la maternité en niveau 1 a été prise le 6 mai et rendue publique par l’ARS au recueil des actes administratif le 27 mai (décision 2024/4032).
Le personnel de l’hôpital a été informé par note de service le 31 mai N°76 /2024; l’information a cependant fuité puisque l’Est Républicain et Vosges Matin font état le 17 mai, en page région, d’une fermeture totale avec rétrogradation de la maternité en niveau 1. Vosges-matin du 31 mai se fait l’écho de la décision ARS.
Suite à la manifestation du 9 mars, et à notre demande à la préfète des Vosges de provoquer une réunion de crise, ce n’est que le jeudi 2 mai à 16h, qu’elle nous a reçu avec les élus. Mme Aubrege déléguée territoriale ARS 88, et Mr Cheveau directeur notamment des hôpitaux de Remiremont et d’Epinal étaient présents. Ils se sont bien gardés d’informer les présents de cette décision de fermeture de la néonat, alors que la CME (commission médicale d’établissement) allait rendre un avis favorable à cette suspension dès le lundi 6 mai.
Conséquence de la fermeture de la néonatologie : La DREES (Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques) a montré que la mortalité périnatale est étroitement corrélée au faible niveau socio-économique (c’est le cas du secteur) et surtout corrélée avec un faible équipement en lits de néonatologie (ce que l’on crée ici de toute pièce). En conséquence : Il est donc attendu une augmentation de la mortalité périnatale sur le secteur. Elle sera automatiquement attribuée aux médecins et au service et constituera une raison de plus pour fermer la maternité. Aussi nous sommes dans l’incompréhension totale de ce qui a amené les soignants à approuver ce plan.
Ne nous y trompons pas : Cette décision de fermeture remonte à loin, au moins 2016. Les décideurs parlent de « suspension »alors que c’est bien la fermeture qui est envisagée.. Comme nous l’avons réaffirmé magistralement le 9 mars dans les rues de Remiremont avec tous nos élus, comme nous l’avons dit à madame la préfète le 2 mai. Remiremont doit être l’hôpital de la montagne sud des Vosges, (l’équivalent d’une métropole : territoire de + de 100 000 H). Ce n’est pas du tout ce qui est prévu dans le futur « Projet Médical Partagé du Groupement Hospitalier de Territoire ».
C’est pourquoi Ademat-h demande comme mesure immédiate que :
- La Commission Médicale d’Etablissement reconsidère sa position et choisisse les intérêts de la population d’abord et non de l’administration.
- Que le conseil de surveillance qui se réunit le jeudi 20 juin exige une véritable mutualisation des moyens pour réouvrir dès que possible la néonatologie et reclasser la maternité au niveau 2.
- Qu’il se prononce pour une répartition juste des internes. Actuellement 15 au lieu de 24 par le passé à Remiremont et 75 à Epinal. Une distorsion qui anticipe le regroupement sur un seul plateau technique.
- Que les hôpitaux d’Epinal, St Dié et le CHU contribuent à la mise en place de consultations avancée en dermatologie, ophtalmologie, cardiologie. Ce qui redonnera de suite de l’attractivité.
Plus globalement nous rappelons nos propositions pour un accès aux soins et à la prévention de toutes et tous partout : la nécessité de reconnaître l’engagement des professionnels de santé, d’en former davantage, de mieux les répartir sur le territoire et d’assurer l’accès aux soins de premier recours partout en s’inspirant des centres de santé ;cela nécessite aussi plus de moyens pour l’hôpital public, etc.
Aussi, dans une période où notre modèle démocratique et notre modèle social peuvent être gravement remis en cause, il est essentiel de poser enfin des actes forts et de choisir une véritable démocratie de proximité en santé publique. Traiter enfin l’urgence avec des moyens adaptés peut redonner confiance aux citoyens que nous sommes.
Remiremont le 17 juin
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