Formation des apprentis : CMA France craint une réduction du financement public
Alors que le gouvernement envisage de réduire le financement public des contrats d'apprentissage de 5%, l'organisation nationale des Chambres des métiers et de l'artisanat (CMA France) met en garde contre l'impact que pourrait avoir cette mesure sur la formation des apprentis, mettant en péril des formations d'artisans et l'objectif de former un million d'apprentis par an en 2027.
Communiqué de presse de CMA France :
Si CMA France est favorable à une régulation de la dépense afin de garantir la soutenabilité du système, nous défendons également l’idée que l’apprentissage dans l’artisanat est un investissement pour l’avenir. C’est la raison pour laquelle le calcul des niveaux de prise en charge des formations doit s’appuyer sur l’élaboration d’une stratégie et d’une méthodologie, et non sur un seul pourcentage de baisse pondéré permettant d’aboutir à un certain niveau d’économie.
En effet, ce mode de calcul arithmétique et unilatéral ne permet pas :
- de valoriser la performance des formations et leur impact sur l’emploi des jeunes alors que toutes les études montrent que ce sont les formations de premier niveau de qualification qui ont l’impact le plus fort sur l’emploi ;
- d’élaborer une véritable stratégie de formation répondant aux besoins de certains secteurs (branches) ou territoires ;
- de mesurer l’impact sociétal : maintien de l’emploi, de l’activité, et donc de l’attractivité ;
- ni de prendre véritablement en compte les effets de l’inflation dont l’impact est majeur : entre 2021 et 2023, le coût de la formation des apprentis a augmenté de 18 % dans notre réseau.
S’il faut faire des économies, et nous ne le contestons pas, nous pensons qu’il faut d’abord intervenir sur les formations qui dégagent le plus de profits et produisent le moins de bénéfices en matière d’insertion dans l’emploi. C’est précisément ce que préconise la Cour des Comptes dans son tout récent rapport.
Par conséquent, nous demandons :
- le report de la baisse des niveaux de prise en charge (NPEC) ;
- l’ouverture d’une réelle concertation sur le financement de l’apprentissage en France, afin de définir des niveaux qui soient à la fois soutenables et conformes aux objectifs stratégiques précisés par l’Etat et les branches professionnelles.
« La réforme de la formation professionnelle de 2018 a permis un essor considérable de l’apprentissage. Nous y avons pris notre part avec des résultats importants. En dépit de la crise sanitaire et de la crise économique, nos effectifs n’ont cessé de progresser faisant du réseau des CMA le premier formateur de France avec 112 500 apprentis formés chaque année. Le projet comme le niveau de baisse, tel que présenté par France compétences, aura pour conséquence de mettre un coup d’arrêt à la formation professionnelle dans une période où pourtant de nombreux secteurs sont en tension. Il y a un risque majeur de casser un système qui a pourtant fait toutes ses preuves. Il est urgent de revoir la méthode de calcul envisagée. Des solutions existent et des économies sont possibles. Il convient d’ajourner la baisse envisagée et d’ouvrir une réelle concertation sur le financement de l’apprentissage en France. L’apprentissage est une chance pour notre société et notre pays. Il est impératif de préserver sa dynamique », souligne Joël Fourny, président de CMA France.
F.Méline (avec communiqué)
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