Nestlé à Vittel et Contrexéville : des traitements non conformes sur ses eaux
Depuis ce lundi, la multinationale suisse est citée dans une affaire de tromperie révélée par nos confrères du journal Le Monde et de la cellule investigation de Radio France. On parle ici de traitements non conformes à la loi appliqués sur les eaux minérales. 30 % des usines d’embouteillage seraient concernées en France, dont celles de Vittel et de Contrexéville qui embouteillent les eaux Vittel, Contrex et Hépar.
Le Monde et la cellule investigation de Radio France s’appuient sur divers courriers et rapports émanant du Ministère de l’économie, de l’Inspection générale des affaires sociales ou encore de l’Agence régionale de santé Grand Est.
Il y est question de "graves écarts [à la réglementation]. D’une part, des traitements non conformes sont utilisés dans toutes les usines du groupe : microfiltration en deçà de 0,8 micron mais aussi charbon actif et ultraviolet dont l’interdiction est absolue, ne laissant place à aucune interprétation. Mais surtout et d’autre part, les points de prélèvement utilisés pour qualifier la ressource brute (l’eau à la source) ont été délibérément positionnés après ces traitements non autorisés". Selon nos confrères, des traitements illégaux volontairement dissimulés, notamment derrière des armoires électriques.
Une affaire dont a d’ailleurs été saisi, par l’ARS Grand Est, le procureur de la République d’Epinal en octobre 2022, qui a de suite ouvert en novembre une enquête préliminaire pour tromperie au code de la santé publique.
CGT : “Un nouveau manque de transparence de la direction”
Les délégués CGT de Nestlé Waters Vittel et et Contrexéville précisent ce mardi matin “ne pas avoir plus d'informations que ce qui a été dit. Nous n'étions pas informé du procédé de traitement de l'eau. Nous avons posé les questions essentielles, à savoir s'il y avait un risque pour le produit et au-delà pour le consommateur. Les dirigeants sont formels, hier tout comme aujourd'hui, la qualité du produit et la santé du consommateur sont assurées. Il s'agit simplement d'un procédé qui n'était pas aux normes françaises, mais sans risque. Aujourd'hui le procédé est modifié et correspond aux normes. (...) La CGT tient à souligner qu’une nouvelle fois, la direction de Nestlé manque de transparence envers les représentants des salariés. En effet, nous n’avions pas du tout été informé du dialogue avec l’Etat sur ce sujet pendant ces trois dernières années, alors que suite à la suspension de deux forages Hépar qui est une des causes de la mise en place d’un PSE chez Nestlé Waters Vosges, les élus CGT ont demandé à de nombreuses reprises s’il y avait eu des changements ces dernières années dans nos installations, ce que la direction locale a toujours nié en bloc. Les élus CGT de Perrier (dans le Gard) et Nestlé Waters Vosges, avec l’aide de leurs conseils, vont regarder les différentes possibilités qu’ils ont juridiquement par rapport à d’éventuelles actions sur ce manque de transparence évident vis-à-vis des CSE (comités sociaux et environnementaux)."
Ludovic Bisilliat, photo d’archive
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