Rétro de la semaine - Journée internationale des droits des femmes
Un chant ouvrier devenu symbole de résistance, Bella Ciao, a été entonné sur la place Foch à Épinal
Ce 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, près de 150 manifestants se sont réunis à l’appel du collectif féministe des Vosges. Comme dans 140 autres villes en France, cette mobilisation a rappelé que la lutte devait continuer, alors qu’à temps de travail égal, le salaire des femmes reste inférieur de 14,2 % à celui des hommes dans le secteur privé.
“On veut un monde égalitaire, solidaire, et puis on veut un monde juste, où chacun puisse vivre librement, qu’on soit homme ou femme. Et ce sont les femmes qui, aujourd’hui, sont particulièrement opprimées”, expliquait une manifestante.
Pancartes à la main, les participants ont dénoncé les violences sexistes, la montée d’un discours masculiniste et des régimes d’extrême droite dans plusieurs pays du monde. Premier rassemblement de ce genre dans les Vosges, l’événement se voulait intergénérationnel et inclusif.
“En Europe, on est entre guillemets les plus chanceuses parce qu’on a quand même énormément de droits. Mais je pense aux femmes en Afghanistan, je pense aux femmes iraniennes, je pense aux femmes qui vivent en pays en guerre. Le féminisme, c’est aussi un combat qui sera gagné quand toutes les femmes auront des droits”, soulignait une militante.
Pour afficher leur solidarité, tous étaient invités à porter du violet, une couleur symbolisant la lutte féministe, mélange du bleu et du rose, longtemps assignés aux genres masculin et féminin.
Une grève du travail… et du foyer
De nombreuses femmes ont également observé une grève ce samedi : non seulement du travail, mais aussi des tâches domestiques. “C’est mon mari qui vit ma vie. Ça change un peu, parce que je suis d’une certaine génération, et c’est bien aussi de temps en temps qu’il puisse mesurer. Je n’ai pas fait à manger, je n’ai rien fait. J’ai tout laissé en plan et c’est lui qui assume”, confiait une participante.
Pour les manifestants, les hommes ont aussi un rôle à jouer dans cette évolution sociétale : “C’est aussi à eux de montrer qu’on peut changer. Et du coup, oui, c’est important qu’on soit là.”
Ateliers, expositions et “Femmage”
En parallèle de la manifestation, trois bars tenus par des femmes organisaient des ateliers, expositions et conférences féministes, notamment à Plombière-les-Bas.
“On a voulu rendre Femmage, qui est le pendant de Hommage, aux 23 féminicides qui ont eu lieu depuis le début de l’année en France. De tout temps, les femmes se sont battues pour leurs droits et on ne pensait pas qu’aujourd’hui encore, il faudrait se battre aussi fort. C’est pour ça que dans les trois bars, vous retrouverez plein de documentations, plein de numéros utiles, plein d’associations qui aident les femmes lorsqu’elles sont victimes de violences.”
À Remiremont, enfin, la journée s’est clôturée de manière festive et musicale, célébrant la solidarité et la résilience des femmes.
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