CMA France alerte sur les conséquences de la baisse des aides aux employeurs d’apprentis

Publié le Mardi 7 Janvier 2025

Joël Fourny, président de CMA France, tire la sonnette d’alarme sur l’impact de la réduction du montant de l’aide versée aux employeurs d’apprentis, prévue pour 2025.

Depuis 2019, les entreprises artisanales bénéficiaient d’une prime unique de 6 000 euros pour compenser le coût du recrutement et de la formation des apprentis. Or, cette aide sera abaissée à 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés à compter de cette année. Une décision qui, selon CMA France, risque de freiner l’embauche et la formation des jeunes dans l’artisanat.

Une décision aux conséquences préoccupantes

Pour Joël Fourny, cette réduction est loin d’être anodine : « Ce montant, déjà non revalorisé malgré l’augmentation du SMIC et l’inflation, est indispensable pour permettre aux artisans de continuer à former plus de 200 000 jeunes chaque année. Une baisse de 1 000 euros impacte directement la trésorerie des petites entreprises artisanales, qui sont déjà confrontées à des difficultés économiques. »

Dans un contexte où la visibilité économique reste incertaine, CMA France anticipe une diminution du nombre de contrats d’apprentissage signés dès la rentrée prochaine. Ce recul pourrait entraîner des tensions sur le recrutement et, à terme, la disparition de certaines entreprises artisanales faute de repreneurs qualifiés.

Un soutien mal ciblé ?

Si le réseau des CMA salue le choix du gouvernement de distinguer les entreprises selon leur taille, il déplore que les grandes entreprises et les niveaux de formation supérieurs continuent de bénéficier d’un soutien financier similaire. Cette approche va, selon CMA France, à l’encontre de l’esprit de la loi Pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui visait à favoriser les TPE et l’accès à la formation pour les jeunes.

Joël Fourny insiste sur la nécessité d’un ciblage plus stratégique : « Pour une solution juste et efficace, l’aide de 6 000 euros doit être maintenue pour les entreprises de moins de 50 salariés, véritable cœur de l’apprentissage dans l’artisanat. Les financements des niveaux supérieurs pourraient être revus à des périodes plus favorables pour les finances publiques. »

De nouvelles taxes sur les apprentis à l’étude

Par ailleurs, CMA France alerte sur des décisions envisagées concernant l’assujettissement des rémunérations des apprentis aux cotisations sociales salariales, dès 50 % du SMIC, ainsi qu’à la CSG et à la CRDS. Si ces mesures venaient à être appliquées, elles représenteraient une nouvelle charge pour les entreprises artisanales.

En conclusion, CMA France appelle le gouvernement à reconsidérer ses choix et à privilégier des mesures permettant de soutenir durablement l’apprentissage dans l’artisanat, tout en régulant les aides pour garantir leur efficacité. Un enjeu crucial pour préserver la dynamique de l’artisanat et offrir des perspectives professionnelles aux jeunes générations.


F.Méline avec communiqué

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